lundi 26 décembre 2016

AIn-Taya

Aïn-Taya – un mois de février 2012
22.    AÏN-TAYA DE MES AÏEUX
- Qu’elle fut verte ma vallée –
Ce bel arbre*, bientôt bi-centenaire, le cinquième* d’une fratrie d’eucalyptus, qui faisait en son temps le charme du Bd de la Marne* et qui portait ombrage à la villa des Fedelich et de Mme Nicolas n’a pas résisté hélàs à la furie dévastatrice des mécaniques de la mort.
Défiguré, il a fini à terre comme un taureau qu’un picador achève à coups de pointe.
Laissé pour mort, il n’est plus que ce chicot aux couches concentriques qui révèlent à la fois son passé glorieux*, riche* et noble*, et les alternances des saisons chaudes et fraîches, sèches ou humides qu’il a traversées debout et pendant près de deux siècles. Cette fois, et dans un ultime adieu, il sera recouvert* d’un amas de terre comme pour lui donner l’image d’une sépulture à la nomade.

Aïn-Taya 5/12/2012
23.     ON ACHÈVE BIEN LES TAUREAUX

 Malades, car privés d’un manque de soins. Affaiblis, comme atteint de rachitisme, au point de ne plus pouvoir ni se tenir debout, ni de se défendre comme un grand. Attaqués de partout, par des rongeurs et des insectivores (rats, porcs-épics, castors, punaises, coccinelles, hannetons, charançons …) qui les videront de ce bulbe spongieux*, si cher à la croissance d’un arbre, et qui en feront même un véritable nid putrescible. Ecorcés de leurs bels habits « chagrin gaufré »* dont les fragments tombaient en sclérose. Ecorchés et pour l’éternité de ce titre nobiliaire de grands-ducs, les merveilleux arbres de Aïn-Taya, aujourd’hui « peau de chagrin » qui bordaient l’ex propriété* Paulo Badass, qui évoquaient pour beaucoup la douceur de vivre et le charme des vieux jours, qui ployaient aux moindres mouvements disait-on, et qui menaçaient même de s’écrouler sur les bâtisses, selon les riverains, on fini par être cédé, toujours à la demande de ces derniers, aux hurlements lugubres de la tronçonneuse manuelle qui n’en fera qu’une bouchée. Cette fois, elles ne seront plus là pour vous sourire ou vous souhaitez la bienvenue lorsque vous vous apprêtez à franchir la placette de Aïn-Taya.

24. MA ROSE À MOI

 On parlait de ce merveilleux square de Rouiba, classé jadis au second rang derrière le jardin d’essais du Hamma, fort réputé par la rareté et la variété de ses plantes et qui connaîtra finalement le triste chemin de la déchéance. Mais, où sont passées les sœurs ?Naguère, dans ce grand parc de Rouïba, une pancarte nous renseigne sur le type de l’arbre, ses origines, son espèce, sa date de plantation, le numéro de l’allée ou de la bande, et des dates de visites d'inspection  …. Aujourd’hui, on parle de ces arbres déguenillés, rabougris, déshydratés, dans cette belle artère deRouïba dont les cavités buccales ou croûtes internes serviront de vide-ordures les jours de marché.

25.     JE REVIENS EN HIVER

Cette petite bûche qui régentait nos douces et vieilles veillées d’hiver au coin du feu, qui dansait pourtant si bien, en poussant de petits cris de joie, et en imitant le chant du rouet, qui réchauffait les corps, et qui apportait le réconfort et la chaleur dans les cœurs, n’est plus qu’un mognon desséché, condamné à dépérir et à mourir à « petit feu ». L’on se rappelle la joie et l’ardeur que nous éprouvions, nous autres écoliers, à être les premiers à allumer le poêle dans la classe, et l’effroi que cela suscitait et que nous ressentions toujours, rien qu’à l’idée de descendre seul et tard le soir dans la cave pour y ramener le bois du bûcher.
  Le bois utilisé comme matériau* de construction et comme combustible* sous forme de bois, servit également à la confection d’outils artisanaux et industriels, tels que : instruments de musique, accessoires de pêche, de barques, de pantins de bois*, etc …
  Principale activité de base, il fut le meilleur compagnon d’armes du fer avec lequel il s’allie fort bien pour former un bel ensemble (boiserie et ferronnerie) et agrémenter nos belles demeures, et embellir nos beaux jardins. En voici quelques « extraits » du bon bois :
  • Les tout-puissants Lassallas, créés en 1885 et domiciliés au … rue de Lyon.
  • Les fûts Chouvet, installés à Gué de Constantine.
  • La Société anonyme des tonnelleries modernes, créée en 1922, située à Hussein-Dey.
  • Légal-bois, filiale des Ets Chollet, rue NégrierHussein-Dey.
  • Francalfûts, fondés en 1919, … rue de ConstantineHussein-Dey.
  • L’emballage africain, siège situé au … Bd Saint Saëns.
  • Ets Navarro, situés à Châteauneuf – El Biar.
  • Chantiers Warot, fondés en 1926, domiciliés rue Caussemille.
  • Ets Cardoso et Compagnie, implantés à Annaba ex Bône.
  • La Scierie Africa de François Richard, installée à la rue d’Amourah à Belcourt.
 (Quelques passages puisés d’un vieil ouvrage)
       « Une variété d’arbres qui peut atteindre plusieurs mètres de longueur …… qui évoluent normalement dans un climat chaud, humide, ou tempéré ….. qui s’adapte parfaitement, au contact d’une eau douce et une eau de mer ….. Une teneur en sel légèrement élevée du sol et des eaux soumises à l’influence de l’atmosphère riche en sel marin ».
– Collection du jardin des plantes du littoral d’Alger – Eaux et forêts – année 1938)

26.     « LE MARQUIS » DE LASSALLAS     
     ou le Gai-logis
   Ce merveilleux château implanté à Rouiba, digne de la saga des grands châteaux de France, et bordé d’une grande allée de palmiers fut …    
 Mérite d’être classé monument historique.
Tout près d’ici, le receveur du bus invite les usagers « locataires » du domaine « Lassallas » à se rapprocher de la porte de devant pour pouvoir descendre aisément à la prochaine station dite « Lassallas », laquelle fait face à l’ex propriété Lassallas. D’ici, on n’est pas loin de l’ex ferme deBichotte, dernier maire de Rouiba.
  • C’est le premier jour de la rentrée scolaire. C’est l’automne qui arrive avec ses feuilles qui quittent les arbres et s’écrasent au sol. Je m’en allais le cœur serré, le sac en bandoulière, et la toupie dans ma poche. 
                                                                                                                           Anatole France

Une grande erreur de ma part d’avoir conservé des coupures du quotidien Le Monde sans tenir compte de la date. Enfin, si l’on se réfère aux données portées ci-dessus, cet article appartient à l’année 1982, un mois de ... mai .


Que c’est beau ! Que c’est beau !
L’EXPRESS du 16 au 22 avril 1982

27.     LES ARBRES DE MON VILLAGE

- Les câlins sous le châtaignier –
Finie l’époque des pousses et des tendres bourgeons !
Naguère, l’entretien d’un arbre favorisait l’émergence d’une épaisse couche de cire qui se dépose sur le limbe de la feuille et la protège contre toute attaque nuisible. C’est le signe d’un arbre en bonne santé. Les feuilles, sitôt tombées à terre, seront ramassées dans des brouettes en bois et serviront de fourrage vert.
Aujourd’hui, privés de soins réguliers qui leur conféraient jadis vigueur et bien-être, les merveilleux arbres deAïn-Taya, qualifiés en leur temps de véritable bouffée d’oxygène, perdent leurs feuilles et se voient dénudés de leur feuillage.
Assombris d’une légère couche grisâtre, ces derniers se désagrègent à l’air libre et perdent tout leur éclat (chutes précoces ou anormales de feuilles, croissance tardive de l’espèce, écorces ou lichens dégarnis …). Autant de dégâts que peuvent occasionner insectes (lignicoles) et champignons (moisissures, mycoses, saprophytes …). Ces parasites comptent parmi les causes les plus fréquentes, et susceptibles d’engendrer une épidémie. Quant aux oiseaux, démunis de ressources alimentaires, ils voient leur existence menacée et préfèrent émigrer vers d’autres cieux à la recherche d’une végétation saine, riche et plus clémente.
·        Dansez les petites filles tout en rond, en vous voyant si gentilles les bois riront.     Victor Hugo
·        Salut ! bois couronné d’un reste de verdure               Alphonse De Lamartine                         
·        Ma cabane est en branches et le lit est en bois …                tiré de la chanson

  Aïn-Taya, un 13 mars 2012
28.     LE PAIN SAINT DES SINTES

Ces petites plinthes* de faïence de couleur jaune-caca qui ont fait jadis les beaux jours de la boulangerie* S.Sintes furent réveillées en sursaut, en ce début de matinée, fortement ébranlées par les frappes de la lourde masse métallique venue s’abattre sur elles et troubler leur quiétude. Ensanglantées et gémissantes, jetées les unes sur les autres, elles seront embarquées et acheminées vers la décharge publique pour y être enterrées à côté des siens.
   Ainsi disparaîtra à jamais, l’épopée glorieuse du pain béni des Sintes qui a tant marqué Aïn-Taya.
Fermée depuis longtemps en raison d’un litige entre héritiers, l’ex boulangerie Sintess a fait l’objet ces derniers jours de travaux de réfection qui lui ont conféré un nouveau look morne et sans éclat.
La façade sera revêtue moins d’une semaine après, d’un léger habillage de dalles en granito de couleur jaune-pâle.
Elle est bien loin l’image du vieux Sintes qui livrait chaque matin à bord de son calèche des miches de pains croustillants à travers les ruelles tortueuses d’Aïn-Taya et les vieux faubourgs de Rouiba. Il y revenait le lendemain pour y encaisser son argent et offrir aux bambins du village des brioches aux chocolats bien dorés. Il sera suivi peu-après par son beau-fils Belmas et son fils Christian qui, à bord d’une 203 Peugeot breakassuraient également la livraison du pain à domicile.
N’oublions pas la boulangerie Goriass de Aïn-Taya, les Ponsetti et les Llorett de Surcouf, Mme Mut, ses enfants Claude et Paul, les Deveza, les Peretto, les Dasvin …
·        Le mois d’Avril approche, ne dit-on pas …

Aïn-Taya – année 1964
29.     COQUELICOT SUR UN ROCHER                                                       Salvatore Adamo
- Chante mon canari...... chante - 
Aïn-Tair cette appellation grossièrement erronée et longtemps répandue en ce lieu, fut soufflée par certains esprits mal éclairés à Ben Bella, un certain jour du mois de mai 1964. Elle sera reprise par ce dernier, qui verra en ce taïr (passereau) le présage d’une ère nouvelle, et de bonne augure pour cette petite bourgade.
Comble du désespoir, elle sera même enseignée pour un certain temps, dans les établissements scolaires de la ville.
·         De cette Aïn-Taya (eau de roche des dunes) à ce Aïn-Tair (eau de passereau).
De Ghouïba (boqueteau) à cette Rouïba (toute petite quantité de lait caillé), on trouvera toujours quelque chose à dire, et à redire, le hasard aidant.

30.     UN TITRE ET DES FLEURS POUR Melle LA COMTESSE DE LONGÈRE

«Tout confus» les commis arabes se présentent devant Mme Connallery.
« C’est que … madame, vous comprenez … les enfants … et puis l’Aïd-El-Kebir … il approche, et on aimerait bien leur faire plaisir … et perpétuer le rite traditionnel d’Abraham. »
Elle se retourna vers son gérant et lui dit :
    -         « Bon, vous remettez à chacun d’eux un mouton, et faites en sorte que cela soit déduit de leurs salaires et en plusieurs tranches.
     -         Merci madame ! merci ! Que la baraka du tout-puissant vous protège, madame. »
Peu-après, elle confia à son gérant :
     -         « Ne prélevez aucun sou sur leurs salaires. C’est moi qui prend en charge les frais, mettez-les sur mon compte. »
Mme Connallery décéda vers la fin de l’année 54 ou au tout début de l’année 55, des suites d’un cancer* de l’estomac. Elle avait 65 ans selon les uns, 68 ans selon d’autres. Eu égard à ses bonnes œuvres charitables, MmeConnallery se « verra » conférer par les arabes – à titre posthume – le titre de Melle la Comtesse de Longère. Insignifiant peut-être, qui prête même à sourire, mais qui en dit long, très long, et dont la portée est lointaine.

31.     DANS LE SILLAGE DE JEAN BART

Les habitants de Dunkerque, qui se disent tous « enfants de Jean Bart », ont célébré il y’a dix ans le tricentenaire de la mort de ce roi des corsaires qui, en 1694, sauva la France de la famine en ramenant à bon port trente navires de blé.
Une exposition Corsaire à la barre, tenue au musée portuaire de la ville a rendu un vibrant hommage au célèbre corsaire, plongeant le visiteur dans l’univers fascinant de la course de guerre et l’entraînant sur les traces de l’aventure des mers.
Magazine Air France – n° 65 – Septembre 2002
En voici des hommes ! En ce temps là, Dieu avait doté la France d’hommes capables d’approvisionner le pays en subsistance et redonner la fierté à ses habitants. Quant à ceux d’aujourd’hui, ils vous tapent sur les doigts et vous « invitent » à casser la tirelire. « C’est pour le fisc », disent-ils.

32.     HÉ ! DOUCEMENT LES GARS

                           -         La réponse de Pons à la frappe molle de Moll –
Ce qui est « beau » si l’on peut dire ainsi, dans le pugilat qui opposa Jeannot Moll à RaymondPons, c’est que quand l’un est jeté à terre, l’autre s’empressa aussitôt de lui tendre la main pour l’aider à se relever. Une belle leçon de bravoure. Un Pons, qualifié par certains d’une véritable force de la nature, un Moll, boxeur professionnel, qui a déjà fait ses preuves sur le ring, et des Arabes appelés à la rescousse. Que Dieu leur vienne en aide.

Et si on oubliait les vieilles querelles qui ne mènent à rien. D’accord ! alors ! serrons-nous la main, et allons y boire un pot ensemble. C’est moi qui paie.


33.     LA PALME D’OR DE LA ROYAUTÉ

Photos prises le 28/10/2012


Ces deux palmiers, hauts de plusieurs mètres de long, qui bordent l’entrée de l’ex propriété des Roy, auxHeuraouas, furent plantés ici, au début des années 30 par Francis Roy lui-même, ex propriétaire et père deJules Roy.
On voit apparaître en face la route, naguère piste, qui mène en ligne droite, au domaine Roy distant de près de 400 mètres.
Sur le côté gauche de la photo, on distingue tout près de ce lampion, derrière le mur de clôture en cornières métalliques, une légère partie du Café Square Boulodrome. Jadis, une sablière, dont Francisco en tirera profit pour extraire des mignonnettes et en faire une station de pompage d’eau destinée à l’irrigation de ses terres. Elle servira au début des années 90 de terrain de jeux de pétanque et abritera même des tournois inter-maghrébins de boules lyonnaises.
Sur la partie de droite, mais visible cette fois, on remarque le Centre de Culture édifié selon une belle architecture de style mauresque. A côté de ce dernier, moins visible, la mairie des Heuraouas.
On passera des jours, des semaines, voire des mois, à voir Roy visionner dans sa grande propriété de Cahorsles prises de vues aériennes captées et enregistrées lors de ses différentes missions en Algérie. Jusqu’à l’année 1963, Roy y demeura toujours le maître, ce n’est que vers la fin de cette année qu’il embarquera soigneusement toute sa bibliothèque, remettant quelques illustrés aux petits Arabes avant son départ. Il ne laissera choir que peu d’ouvrages qui ne représentent pas grand-chose à ses yeux et qui connaîtront peu après l’autodafé.
Mr Roy, mais pourquoi aimez-vous les hauteurs ? est-ce dû à cette passion de grand maître voltigeur ?

34.     LA PIERRE PRÉCIEUSE DES MESQUIDA
Photos prises le 28/10/2012

-   Tu t’appelles Pierre et sur cette pierre je bâtirai «mon école»  -  



Ce mur en pierres qui « embellit » la façade de l’école des Heuraouas fut érigé au tout début de l’année 50 par les ateliers de maçonnerie Mesquida. Ce dernier, dont le siège se trouvait à Rivet venait chaque matin ici, à bord d’une camionnette Fiat pour y superviser l’avancement des travaux et déposer cet artisan maçon italien. L’entrée qui donnait jadis sur la rue principale des Heuraouas, non peuplée en ce temps là fut transférée, il y’a plus de trente ans, sur le côté latéral gauche – ex entrée des logements de fonction des instituteurs – en raison du risque que cela représente pour le passage des écoliers. On gardera en mémoire l’image de ce maçon de petite taille, un chapeau broussaille soigneusement relevé sur le front, une pipe continuellement écrasée entre les lèvres, et qui, juché sur un échafaudage de fortune, haut de plusieurs mètres de long, saura faire parler et avec dextérité, la truelle et la taloche, et redonner espoir aux petits écoliers, en achevant les travaux en moins d’une année. On croit savoir que l'entreprise Mesquida de Rivet est le produit de deux fréres associés prénommés Antoine et Jean Mesquida.

Monsieur, gardez l’équilibre et ne vous penchez pas trop !


ARBRE : Une riche famille d’eucalyptus dont le tronc atteint ou avoisine une circonférence de près de 3 m et une tige qui égale ou dépasse une hauteur de 12 m.

CINQUIEME : Il occupait le cinquième rang dans sa lignée de plantation et fut ainsi le troisième arbre à être sacrifié de la sorte en l’espace de quelques années.

Bd DE LA MARNE : De ce merveilleux Boulevard qui longe le marché couvert
de Aïn-Taya et ses emplettes du matin, à ce gai Boulevard de la Marne, réputé jadis pour sa douce quiétude, aujourd’hui disparue, il n’y a qu’un pas à franchir pour déboucher à la croisée des chemins, ou la rue Sadi Carnot.


GLORIEUX : Accompagné de son épouse l’impératrice EugénieNapoléon III, empereur des français s’était rendu à Aïn-Taya, un certain jour du mois de décembre 1852.

RICHE : L’arboretum de Aïn-Taya prend naissance à partir de ce merveilleux square botanique et regroupe toute cette vaste étendue d’arbres - y compris le cimetière chrétien - . Il se prolonge en ligne droite sur une distance de plus de 1 km, descend en aval jusqu’à l’école maternelle et comme pour clôturer le tout, ira rejoindre ce bel arbre qui apportera tant de fraîcheur à la villa Palmarini*. A la gauche de celle-ci, au pied des falaises, on y distingue une belle hacienda, porteuse d’une longue tradition mexicaine qui semble liée par un lien de sang aux vieilles origines des Garcia, ex propriétaires des lieux. Elle sera reconvertie en un bar, et portera l’appellation « les falaises ». Une rive entre bandes rivales, à l’origine de la mort d’un homme, et de plusieurs blessés, donna lieu peu-après à la fermeture définitive de cet établissement. Accolée à celle-ci, un mas provençal avec une petite soupente à l’entrée, témoigne d’un bel esprit campagnard, qui aurait inspiré Henri Bosco l’auteur du « mas théotime » à y séjourner. C’est l’ex propriété de Mr Allier, ex maire de Aïn-Taya. Légèrement plus bas, de l’autre côté de la chaussée, une belle maison familiale avec de beaux éléments décoratifs sur la façade, nous rappelle ces vieilles demeures autrichiennes où il fait bon prendre un thé, parcourir un brin de lecture et parler des noces de Figaro de Mozart avec une dame de lettres de la haute société autrichienne. Ça, c’est l’ex joyau des époux Becker, ex postiers.

NOBLE : Une riche nature luxuriante composée de ficus rutiza, de tilleuls, de mélias, de muriers, de marronniers, etc … et qui, privée de soins d’élagages – le check-up n’étant pas à la mode – s’est abâtardie au fil des années, et abandonnée à son triste sort. En fait,
Aïn-Taya est une grande avenue bordée d’arbres.


RECOUVERT : Impossible de le déraciner, car les souches demeurent fortement ancrées dans les entrailles de la terre, et même sous les maisons avoisinantes.

* BULBE SPONGIEUX : Il s’agit de deux beaux arbres dont la cavité interne sera réduite sous forme d’un amas de laine de verre putréfié.

* CHAGRIN GAUFRE : Comme disait Alphonse Daudet dans ses merveilleux contes à propos de la serviette du sous-préfet dans la campagne.

* PROPRIETE : On parle de Daï, de Kourou, bien avant l’année 1912, de Genesta et finalement de Paulo Badass.

* TERRE : Comme pour servir de panneau de signalisation et informer les automobilistes du danger que cela représente.
* PALMARINI : Artisan-maçon de métier, accordéoniste pour certains, saxophoniste pour d’autres, il n’empêche que ce monsieur de nature paisible et au grand cœur saura rapprocher en chœur les cœurs et faire vibrer les corps dans les moments intenses de la vie. Aujourd’hui, y réside dans l’ex propriétéPalmarini la famille Mammeri.

* LIEU : Il porte le nom de Boulevard du front de mer ou Allée des platanes et est très couru par les estivants au printemps comme en été et même en toutes saisons.

MATERIAU : Pour ne pas parler que du Chalet normand de Surcouf, ou des poutres de soutènement de la toiture de l’ex propriété mauresque de Vve Cote, ou des modestes huttes en branchages confectionnées par les Arabes et dont la toiture en chaume fut remplacée peu-après par la généreuse tuile « Géner »

COMBUSTIBLE : Bûches pour le chauffage des écoles, fagots pour l’alimentation des fours de boulangeries (GoriassSintess …) et bouchons de liège que Mr Portell utilisera pour l’obturation de ses bouteilles de vin.

PANTINS DE BOIS : D’innombrables figures de bois sur lesquelles furent inscrits des noms d’écoliers(es) seront retrouvées dans les écoles maternelles de Aïn-Taya et de Ruisseau.

PLINTHES : Difficiles à les déloger intactes de leurs jointures, car fortement ancrés sur le mur, les fragments qui portèrent l’inscription ENAC FORT DE L’EAU / S. SINTES me seront offerts gracieusement par le nouveau propriétaire.

BOULANGERIE : Ou la Sainteté des Sintes. Elle sera reconvertie cette fois en un restaurant et portera désormais l’appellation de « Restaurant familial ».

CANCER : Selon l’aveu même de son médecin traitant de l’Hôpital Mustapha accouru à son chevet ce jour-là.

RAYMOND : Rimo pour les arabes et les intimes.



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