lundi 26 décembre 2016

Mes aventures sur les routes du Ruisseau

Ce chapitre est dédié à la mémoire de Paul Ricard et de son fils Patrick Ricard qui nous a quittés tout récemment. Il est également dédié à ces messieurs de Ricard qui ont fort bien connu mon père, décédé, il y’a plus de huit mois.

       C’était le temps où la Maison Ricard avait le goût du Ruisseau. Une époque qui tirerait une larme à ceux à qui ils resteraient encore des larmes pour pleurer.
……… à ceux qui se souviennent de ce que fut la Royale Maison Ricard au Ruisseau.
                                                                                                         C’était le temps des fleurs…
Je t’adore, Soleil, Toi qui sèches les pleurs des moindres graminées.
                                                                                                         Edmond Rostand
1.     L’ESPRIT SPIRITUEL DES SPIRITUEUX

a.     Chaque bouteille raconte son histoire. Cette fois, c’est l’histoire de cet apéritif nommé Ricard, pur produit du terroir, qu’on passe son temps à voir et à revoir, et qu’on prend plaisir à boire chaque soir à la gloire d’une victoire des gars du J.U.D.B.
Un couplet nostalgique à la mémoire d’un passé révolu
« Et l’on disait que l’O.M.R était tombé dans un baril de vin rosé, non ! non ! l’O.M.R n’est pas morte, puisqu’elle gagne encore … et puisqu’elle marche encore. Et l’O.M.R … et l’O.M.R... ».

Le Ruisseau – juin 2011

b.     L’ombre de la Maison Ricard du Ruisseau qui nous a quittés en 63, et qui ne cessait de nous hanter* , y revient cette fois comme dans une résurrection pour disparaître à jamais et pour un dernier adieu. C’est tout le charme de la Maison Ricard qui nous quitte et pour l’éternité. 

REGARDS : 
On accourt de partout en criant au feu ! Au feu ! Ce sont les Forges Garcia du Ruisseau qui brûlent. C’était en 2006. On se réveille un matin et on apprend que c'est la demeure des tout-puissants Fedelich de Rouiba qui s'effondre et qui tombe en ruine. C’était lors du séisme de l'année 2003. Cette fois, on s’arrête, on se regarde et on se dit tiens! C’est l’ex Maison Ricard du ruisseau qui est démolie et jetée à terre. C’était en 2011. Comme à chaque fois, c’est ce vieil adage populaire qui accompagne le glas qui sonne et qui annonce l’agonie, la mort ou les funérailles d’un « Caid » de la Maison.

c.      Cette Maison qui a côtoyé les grands noms de la distillerie, qui a servi de tremplin aux géants de la liquosterie, qui passait son temps à séduire les grandes tables algéroises par sa très belle structure en bouche, et qui savait envoûter les meilleurs œnologues par sa très belle prestation dégustative, n’est plus, hélas, qu’un terrain vague à demi-rongé, par les mécaniques de la mort.

d.     Mais pourquoi spécule-t-on … sur l’état de santé de Charles Pasqua, celui qui fut durant de longues années le Directeur de Ricard – France ? Ici, au Ruisseau, les travaux de démolition n’étant pas encore achevés, ceci dans l’attente de relogement des locataires de la banque de « Prêts sur Gages » touchée également par cette opération de réhabilitation. Ce qui laisse présager que la liste funèbre est ouverte, ou encore longue. Serait-ce le prélude d’une série en cascade ? Ôh non ! il demeure néanmoins que ce sont de purs contes fondés sur une banale superstition, bien ancrée chez les anglais, et qui a longtemps influencé l’esprit rétrograde de nos chers aïeux.

Le Ruisseau

2.   L’ACTUELLE PORTE D’ENTREE DE L’EX MAISON RICARD  
                                                                                                           Photo prise le 28/12/2012

  -  Je t’aime Marie je t’aime …                                                                             - Patrick Abrial
   
Il ne manquerait plus qu’Alain Fournier, l’auteur du célèbre roman « Le Grand Meaulnes », lui qui a magnifié mieux que quiconque le cœur de la Sologne, pour décrire avec toute la sensibilité du cœur ce merveilleux instant ruisséen. Tendre regard qui nous plonge dans cet univers romantique, où les deux mains posées sur les grilles du château, Augustin, l’auteur, entendait murmurer l’eau de la rivière, chanter les oiseaux et voir éclore les bourgeons. Sur la photo, on aperçoit l’actuel portail de l’imprimerie, ex-Maison Ricard, derrière lequel se cache un vieux platane touffu dont les feuilles éparpillées aux quatre coins de la cour ruissellent abondamment sous l’eau de pluie. L’objectif du portable étant lui-même imbibé d’eau.

-    il pleut dans mon cœur comme Il pleut sur la ville  -                                                P. Verlaine
Alain Fournier, qui a connu André Gide et Charles Péguy trouva à 28 ans, la mort sur le champ de bataille de la Meuse. Son  corps ne sera retrouvé qu’en 1991.

ET SI ?
Cet arbre qui ne tardera pas à être abattu probablement dans les prochains mois à venir, ne demanderait qu’à être sauvé et emmené en France pour y être planté dans les usines de Ricard. Ce sera le plus beau et éternel cadeau d’un Ruisseau qui s’en va et qui laisse derrière lui tant de beaux et vieux souvenirs. C’est l’image deRicard qui nous quitte, mais qui reste dans les cœurs. Le Ruisseau, c’est une histoire … Une vieille histoire, faut nous croire !

                                                                                                 Le Ruisseau – année 62/63
3.     L’ULTIME ADIEU
Il est 7h30, la porte* d’entrée de la Maison Ricard est ouverte depuis bientôt une heure. Les panneaux coulissants du hall de l’atelier s’écartent doucement et laissent entrevoir l’extrémité d’un tapis roulant légèrement incliné au dehors de la cour. Le personnel est déjà à pied d’œuvre. Un homme vêtu d’une salopette de couleur bleue claire, et coiffé d’une casquette à visière s’active à placer des cageots de liqueurs sur l’escalier roulant. Un camarade les retire et les remet aussitôt à un autre collègue qui les pose tranquillement sur une benne motrice. Des bouteilles qui s’entrechoquent joyeusement, comme au son d’un grelot d’une vache laitière qui invite ses petits à regagner l’étable.
Une longue file de chariots alignés l’un derrière l’autre, attendent patiemment leur tour. Un monsieur s’agite, et se fraie un passage, un diable à la main. Des hommes en blouse blanche, vont et viennent un calepin sous le bras.
C’est l’image* chevaleresque de la Royale Maison Ricard qui s’offrait à mes yeux chaque matin.
Bientôt, les somptueuses bouteilles de Ricard iront rejoindre le dépôt pour y retrouver la sérénité d’un instant et apporter la fraîcheur pour toujours. La nuit tombée, l’odeur volatile des grains d’anis inonde le Ruisseau et imprègne de son doux arôme de fenouil les vertes hauteurs du Plateau. Elle copulera amoureusement avec le vert champêtre de la forêt Messoussi et ne se dissipera qu’au petit matin, ravie d’avoir libéré son étreinte et déposé son jus.
C’est tout le charme féerique d’un air provençal à la Frédéric Mistral qui flânait sur le Ruisseau en ce temps là.

a.     PARLEZ-MOI DE LUI …
On gardera en mémoire  l’odyssée légendaire de ces grands établissements dont l’activité fut orientée essentiellement vers la production et la commercialisation des apéritifs, spiritueux, alcools, liqueurs, eau-de-vie, mistilles et dérivés : Les Ets Rebaud et fils aîné, Ets Bernard Taillan , la Maison Eschenauer, les Caves du Sahel , SAPVIN , les Ets Savignon, la Maison Wallgren, les Ets Grassion-Fredot, les EtsPROVINA, la Sté de vinification de la Dahra, les Vins Vigna, les Ets Pierre Sorensen, la S Aratro… On n’y manquera pas également de relever les noms* de ces géants de la liquosterie : les Jacques Sartor, les Merlant , les Th. Wallgren, les Gabriel Evrard, les André et Jacques Vigna, les P. Sorensen, les Georges Chevreau. On parlera et pour toujours des gourous du vin des grands domaines et des fermes : des Robert et Henri Germain, des Borgeaud, de Marcel Seytre, de Munck, de Lung Frédéric, de Robert Margne, de Pierre Malle, des Fernand et Jean-Marie Aupécle, de Bernard Taillon, de Francois Toché, des Ets Hyppolite et de celles de Francivin.

Le Ruisseau

4.     L’ACTUEL MUR D’ENCEINTE DE L’EX MAISON RICARD  
Photo prise le 3/1/2013

-         Non, je n’ai rien oublié  -                                                                        Charles Aznavour

Jadis, en ce temps là, un grillage en métal déployé offrait une belle vue sur l’intérieur de la cour de l’ex Maison Ricard. Il prenait naissance à partir de l’extrémité de la porte, non représentée sur la photo, elle-même en métal déployé, et se prolonge de tout son long jusqu’à la limite du mur latéral de cette maison de liqueurs. Il sera remplacé beaucoup plus tard par un mur en parpaing, distant de près de 20 mètres, et porte l’inscription IMPRIMERIE. Aujourd’hui, l’ensemble de la surface étant clôturée par une rangée de cornières métalliques, ceci pour parer à toute occupation illégale des lieux. Ne subsiste à présent à l’intérieur de l’ex Maison Ricard qu’un amas de terre et de gravats qui attendent l’heure d’être déblayés.

5.     LE PARFUM RICARD                                                                  
Photo prise le 3/1/2013

    -         Non, je ne regrette rien …  -                                                                           Edith Piaf

Ouf ! Nous voici enfin arrivés au pied du fameux mur latéral de l’ex Maison Ricard, ceinturé par des cornières métalliques. Lui qui a laissé de vieux et beaux souvenirs derrière soi, n’aura plus rien à nous raconter cette fois. Jadis, à l’intérieur de cette cour, quelquefois les dimanches matin, des tables rondes soigneusement recouvertes de nappes blanches et merveilleusement arrangées pour la circonstance regroupaient des invités de marque (convives, familles et dignitaires de la Maison …) venus en grand nombre déguster ou apprécier les dernières nouveautés de la Maison et porter un toast à la gloire du vieux Ricard. Aujourd’hui, une végétation hirsute qui attend paisiblement son heure qui tarde à venir. Ça c’est le "djenen" du roumi, messieurs. C’est ici que l’on s’asseyait le dos au mur, sur une petite dalle en béton, sous l’œil austère de cette maison de liqueurs pour une petite causette entre amis ou dans l’attente de voir arriver les joueurs de maître Djaâfar. Un coin très prisé par nous autres ruisséens, en raison de sa douce quiétude et de sa proximité distante des bas-fonds de L’Oued-Kniss et de l’ex stade du J.U.D.B. Autrefois, ici, un long et étroit passage – entrée basse du stade – recouvert d’une toiture en eternit et jalonné de poteaux métalliques nous mène tout droit vers un amas de sable, clôturé par des planches en bois et destiné aux différents procédés de sablage de l’ex-Blanc. A la droite de l’entrée, un petit talus en pierre bleue enveloppé de grillages métalliques y servait de tribune (poulailler).  Si la placette du cinéma Stella … PTT …ou celle de la pharmacie Saligny furent le lieu attitré des rencontres cool des « Jeunes loups », ce petit coin offrait l’endroit idéal des petites retrouvailles entre gars du quartier prêts à mordre la vie à belles dents, quitte à se casser ensuite les dents. A notre droite, au-delà du N° 58, comme pour se rendre au Clos-Salembier, une pente aux douces inclinaisons offre aux regards une belle rangée de villas à l’italienne agrippées les unes aux autres comme dans un dernier sursaut. Émerveillé par ce beau panorama ruisséen, un peintre polonais de passage dans la ville en fit un merveilleux tableau. C’était en 1968.En cette même année, la télévision nous gratifia d’une belle série télévisée fort regardée en ce temps là, intitulée « Gaspard des montagnes ». Parmi nous, un gars de la bande, "locataire" au château seigneurial, nommé Ahcène Kaâouan ou Ahcène le "boiteux" ressemblait étrangement à l’acteur principal à tel point qu’on lui attribua le sobriquet de "Gaspard des montagnes". Une belle revanche à prendre sur cette montagne qui ne cesse de nous taquiner.

années 2001 à 2003

6.     LE PETIT PAS CASSÉ DE MAÎTRE ZABOR: On parlera longuement de ce Patrick Ricard qui appréciait tellement le Ricard de Zabor Mustapha de Dar-El-Beïda – ex Maison-Blanche – et qui recommandait à chaque fois  à ses inspecteurs en mission de contrôle en Algérie, de lui ramener 2 ou 3 bouteilles* de ce Ricard pour son apéro. Un Ricard mieux réussi, car mieux concocté, et préféré et même préférable disait-on à celui fabriqué en Espagne ou au Maroc. Peu après, Zabor connaîtra de sérieux ennuis avec …et quittera à jamais "l’univers" des alcools.
Raconté par le Directeur …...................



HANTER : On en revient aux croyances populaires qui resurgissent de nouveau pour nous endeuiller, comme dans l’incendie des Garcia, et qui nous renseignent cette fois sur l’esprit lugubre et prémonitoire, annonciateur de la mort de Patrick Ricard survenue le 17 août 2012.

* PORTE : Du haut de mon balcon, au 3ème étage de ce bel immeuble du 54, rue Polignac, je domine aisément la Maison Ricard.

IMAGE : Elle est renforcée aux extrémités par une solide armature de tube rond et sertie par un bel habillage métallique en grillage déployé qui semble mettre en relief quelque chose.

NOMS : Des noms … que de noms … rien que des noms … et pour clôturer le tout, on parlera de ces grands maîtres enchanteurs aux consonances nobles et aristocrates … des Martini, des Pernod, desPerrier, des Ricard, des SRaphaël, des Dubonnet, des Cinzano, des Quinquina, des Pastis 51, desByrrh … et j’en oublie …

BOUTEILLES : il s’agit d’un prélèvement d’échantillons effectué par les inspecteurs de Ricard, sur les bouteilles Ricard – Algérie – fabriquées sous licence par l’usine Zabor implantée à Dar-El-Beïda.

Le Ruisseau

7.     L’ACTUELLE BANQUE DE "PRÊTS SUR GAGES"              


Photos prises le 3/1/2013


-         Viens, c’est une prière, viens …                         Marie Laforêt.
 Naguère, de beaux chalets* – de type canadiens – propriété de la banque, dotés d’une large façade qui donne directement sur l’ex artère Polignac. A l’arrière, une vaste cour qui ira rejoindre par sa grande étendue, identique à un court de tennis, les locaux de la banque de "Prêts sur Gages", aujourd’hui BanquedeDéveloppement Local. A l’étage supérieur, un logement de fonction. Un long et large passage piétonnier sépare la Banque de l’ex Maison Ricard. Il mène tout droit au pied d’un palmier et descend en aval vers les gargotes de L’Oued-Kniss. Un endroit privilégié où se pratiquaient à loisir toutes sortes d’opérations commerciales (achats, ventes, trocs …) de bijoux et de pièces en or avant même leurs dépôts en banque. Il fut longtemps convoité par ces businesswomans en quête de bonnes affaires. Conscients du risque que cela puisse représenter à l’avenir, les responsables de la sécurité bancaire furent « contraints » de condamnerl’entrée et sortie et d’y installer une porte métallique à la limite même du mur de l’ex Maison Ricard.
                                                                                                       
                                                                                                                 Racontés par mon père
8.     DALADIER, OÙ ES-TU ?

a.     Démobilisés, de retour aux douars après avoir connu les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, les anciens combattants d’Afrique du Nord, ou rescapés, comme on se plaît à les nommer, composeront un poème qui deviendra populaire, et qu’ils fredonneront aux quatre coins du bled. Ils en profiteront pour l’entonner à chaque fois que la colère se fera grandissante.

Place de Maison-Carrée – année 45/59
 LES OUBLIÉS DE LA PENTECÔTE
b.     L’uniforme kaki ou noir pimpant neuf, le béret légèrement incliné, quelques insignes par ci-par là, arborés fièrement, le pas ferme et décidé, le regard tranchant vif, quelquefois turbulent, vieux reflexe des années de braise, les anciens combattants d’Afrique du Nord célébreront comme chaque année les festivités du 14 juillet et du 8 mai 45, aux côtés de leurs compagnons d’armes français.
Eparpillés, ils se regroupent non loin de la rue Aragoet chanteront tout bas, le désespoir, l’amertume, la peine, la douleur et « l’erreur » d’avoir été entraînés dans une guerre qui leur est étrangère. Ils hausseront tout de même le ton, fiers d’avoir été les artisans de la victoire, fiers d’avoir contribué à la libération, heureux d’avoir été les sauveurs de la France. Ils n’hériteront finalement rien de cetteFrance qu’ils aideront à se libérer du joug nazi. Ils en voudront et pour l’éternité au « Taureau de Vaucluse »
-         La Belgique a pris feu en une nuit et un jour.
-         Dans Verdun le rouge, des corps sans âme et sans vie déchiquetés et jetés dans le feu et la boue
-         Ici, tout est rouge, tout est noir
-         Le jour ressemble à la nuit, et la nuit aux ténèbres
-         On ne sait plus qui on est ,ni ce qu’on fait
-         Mes frères, regardez dans quel bourbier nous a engouffrés Daladier*
-         Hitler* (Eclair) rêvait de conquérir le monde
-         L’Angleterre tente tant bien que mal de sauver sa peau …


Un certificat médical établi en mon nom par le Dr René Beugnot et conservé 

dans les archives de mon père.


Le Ruisseau – années 1967 / 1968
9.   POUR VOUS MADAME !                                                                            Salvatore Adamo  
-   "Lucet", mon joli chat, tout rond, tout blond, dans sa fourrure jaune, tu en as vu des choses, toi !
-    Mais, qu’est ce qu’ils ont ces petits chatons à te suivre partout ?
-    Tiens, te voilà ! comme toujours sagement assis, les yeux rivés sur cette écuelle, dans l’attente de ta ration de lait !
-    Oh ! qu’il est beau et propre mon petit ange ! Qu’il est adorable ! »
(propos réitérés à plusieurs jours d’intervalle par madame)
A l’intérieur de cette pièce qui respire l’odeur sacro-sainte du culte, Lucet est là, comme à l’accoutumée. Il est là, dans un coin sombre, tout près de la cheminée, l’arrière-train royalement posé sur un coussinet rouge. Le voici, qui se prête au jeu de l’univers fantasmagorique du petit écran, de ces êtres qui vont et qui viennent, qui montent et qui redescendent, qui se parlent et qui se taisent ….
Quelquefois, il est là, comme pour savourer du regard le charme irrésistible de madame, et partager l’inquiétude grandissante de ce petit garçon. Cette fois il détourne la tête et feint de se lécher les pattes.
-         Le parapet dur d’un trapèze
-         Une voix qui s’élève et s’apaise
-         Et le problème furieux se tortille et se mord la queue
-         Est-ce une chienne ? Est-ce une louve ?
-         Et tous les chiffres de la terre qui vont et qui viennent sous les yeux fixes de ce petit garçon.
(Les vers cités ci-dessus appartiennent à un poème de Jules Supervielle, si ma mémoire est toujours bonne)
a.     Déchu de son titre suprême, condamné à vivre à l’exil, le roi Farouk se rend au commissariat de police le plus proche de son lieu de résidence pour y déposer plainte. L’officier en faction voit arriver ce jour là un monsieur de type oriental, bien décidé à faire parler de lui :
« Je suis le roi Farouk, Sultan d’Egypte. Je suis venu porter plainte contre un monsieur qui m’a battu au jeu de poker, et emporté avec lui tout mon argent. Je veux qu’il me le restitue. »
(Chronique judiciaire, émission radio  - France - Inter - année 1974)

b.     « Le roi Farouk est mort, oublié des hommes et de Dieu … » écrivit Eric Rouleau dans les colonnes du Journal Le Monde du 19 mars 1965.
Le roi Farouk est mort, certes, oublié des hommes, probablement de l’histoire, mais de Dieu … Je crains fort que ce même Dieu oubliera l’hégémonie de l’Empire britannique sur le monde arabe et les séquelles désastreuses qu’il a laissées aux Etats devenus indépendants.

c.      - Mais blanquette, ne sais-tu pas qu’il y’a le loup dans la montagne ?
-         Peut-être, es-tu attachée de trop court ?
-         Veux-tu que j’allonge un peu la corde ?
   -         Mais, malheureuse …  La chèvre de monsieur Seguin – Alphonse Daudet
France! Sais-tu que tu es prisonnière de tes lois ? trop laxiste, dit-on. Et sais-tu que tout le mal réside ici ? Alors, fais un effort pour te libérer du joug de ……………… et retrouver la sérénité des vieux jours. Les autres suivront … c’est certain ! 

d.     Qui n’a pas lu Péguy, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, n’a rien lu dans toute sa vie. Péguy, c’est aussi ce couplet « Qu’un sang pur imprégné de christianisme et de patriotisme abreuve nos sillons » et inonde la littérature française du XXe siècle.
-         Trop de capitaines à bord d’un bateau, finiront par le mener à la dérive.
Proverbe arabe 
-         Ne ressent la braise que celui qui a mis le pied dessus.
Proverbe arabe



« Sur un air de Vauban » est l’histoire vraie de ce « bateau ivre » qui tangue … et qui vogue … et que les goélands accompagneront de leurs cris le long des côtes, et qu’ils aideront quelquefois à remonter les grands fleuves. « Sur un air de Vauban », c’est le regard tendre et pathétique d’un petit adolescent, âgé à peine de quinze ans, qui voyait apparaître ou se dessiner quelque chose au loin comme une étrange déchirure, quelque chose qui ne dira pas son nom. M … en est l’illustre incarnation de cette rupture. Il fait partie comme tant d’autres de ma « bohème ».
« Sur un air de Vauban », c’est aussi la composante de deux mondes superposés, l’un, qui a vu naître M … dans une Algérie F… qui l’a ensuite abandonné et qu’il ne cessait pourtant de revendiquer comme sienne, et l’autre, qui l’a vu se débattre comme un forcené dans une Algérie Musulmane. Une Algérie qui lui est inconnue ou presque et à laquelle il nie appartenir.


Le Ruisseau – année 1968
10.    SUR UN AIR DE VAUBAN …  

Il est 22h, il fait nuit. Le Stella* libère ses derniers « convives » qui s’éparpillent à travers les vieilles dédales du petit Ruisseau. Le crissement de la porte accordéon du cinéma déchire le silence de la nuit. Il se fait entendre au loin. Il laisse place aux chants des cigales, seules maîtres dans la ville et dans la nuit. Le cliquetis des verres en cristal s’arrête enfin de résonner, comme sur un air de maestro. Quelque part, tout près de là, une silhouette à l’allure frêle et chancelante quitte le bar « l’andalous » ex « café des arcades », et peine à enjamber la voûte cochère, c’est M
Le rideau se referme doucement derrière lui. Il lui cède le passage et l’invite à entrer dans l’arène du toréador.
Le premier acte prend fin.
Il est bientôt suivi par une ombre gardienne, obscur témoin des vieux jours et unique confidente de l’instant.
M … titube, et peine à trouver son chemin. Digne et noble, il refuse de tendre la main à ces murs qui respirent le parfum ivre des temps, ce parfum qui vous emporte loin et pour un temps, et qui vous rejette ou vous renie pour longtemps. M …, qui s’était fait imprégner très tôt le corps de cette eau-de vie, en connaît déjà la chanson. Il connaît tous les refrains, alors il passe son bout de chemin. Cette fois, il s’arrête, il s’accroche, il s’apitoie, il cogne, il se lamente. Il reconnaît ces vieux murs qui lui rappellent son enfance, ce merveilleux parfum de jouvence qui respire l’air farouche de son adolescence. Il sautille, il jubile et dans un bel élan, il tend les bras vers ce conquérant de Vauban*. Cette fois, il s’arrête pour méditer le passé, le présent … et l’avenir.
Peut-être que cette nuit-là, un vieux rêve accompagnera M … dans ses « folles » illusions? Ce jour-là, il sera quelqu’un d’autre. Demain, sera un autre jour.

-         L’albatros des mers -                                  Charles Baudelaire
-         Ô douce nostalgie ! que de joies tu nous as procurées tant de fois
-         Oui, mais que de peines tu as laissées derrière toi
-         Que de douleurs tu as emportées avec toi et pour la dernière fois
-         Que de pleurs tu as versées dans les cœurs
-         Que de cailloux tu as semés, que de malheurs on a récoltés
-         Que de regards amers tu as jetés derrière la mer
-         Ô douce nostalgie! je te nommerai Algérie




11. LUI … C’EST PAPA PIERRE DESGRAUPES !                                      années 1968 / 1969

C’était lui, le gardien du temple de l’O.R.T.F. C’est de lui qu’est parti le nouveau souffle de l’audio-visuel. Lui, le justicier des temps modernes. Lui, le téméraire, le chevalier Bayard sans peur et sans reproche.
C’était lui, qui animait nos douces soirées d’hiver au coin du feu. Lui, qui revenait souvent dans nos discussions dans le préau de l’école. Lui, qui agrémentait nos belles soirées printanières, couchés sur les vertes herbes de la forêt Messoussi. C’est lui, qui a conquis les bonnes âmes ruisséennes du petit écran.
Ô comme c’était chaleureux ! Lui, qui s’était fait tailler les facettes d’un bel habit cérémonial revêt comme toujours ce somptueux costume vert*, ajuste cette honorable blouse* blanche, et enfile cette sombre toge*noire.
Quant papa Desgraupes parle, le Ruisseau s’enferme* chez lui.
Si Joffre a bien mérité de la patrie, papa Desgraupes a bien mérité lui aussi de ses titres de noblesse. Repose en paix papa Desgraupes.

12.    LE COURS MAGISTRAL DU MAGISTRAT                                                        année 1968

Il est là comme toujours, fidèle au poste et à son émission. Il nous traîne avec lui de procès en procès, de barreau en barreau, de prétoire en prétoire, pour nous faire revivre l’état d’esprit d’une société, mais surtout pour nous faire connaître la vérité. Il est là, pour nous parler de ces crimes crapuleux*, de ces enquêtes boiteuses à la Vidocq, et de cette justice véreuse et parfois aveugle*. Il est là, pour faire triompher les valeurs historiques de nos belles années 60 et défier ceux de la protesta* …Comme qui dirait, que la décennie de ces merveilleuses années échappe à l’emprise du mal et s’érige en bon sociologue. Cette fois, papa Desgraupes nous parle du climat exceptionnel de l’époque napoléonienne, de ses tensions, de ses crises, et de ses déchirements. Aujourd’hui, il nous entraîne dans les dédales de la petite bourgeoisie parisienne, d’ailleurs, vite éclaboussée par l’éveil de la république de Gambetta. Il se fait l’écho une nouvelle fois de cette jalousie morbide qui vous empoisonne la vie, vous ronge, et vous démange, de cette passion folle qui fait des ravages, vous tue et vous soulage, de l’alcool qui vous tue, vous détruit, et vous avilit, de cette ambition* féroce, qui vous rend fort, et qui en fait vous dévore, et de cette gourmandise qui vous enlise, et vous fragilise.
a.     A chaque guerre suffit son lot de malheurs. Les troubles nés sous les différentes révolutions françaises et les désarrois engendrés par les deux Grandes Guerres mondiales en sont sans doute les conséquences d’un malaise qui mettra longtemps à se consumer.
b.     Les personnalités les plus fortes étouffent les plus faibles. On en revient au crime de Violette Nozières. Un vieux rêve qui n’est pas prêt de s’estomper. On gardera en mémoire le crime des J3 qui fut retenu comme le symbole d’une jeunesse mythomane. Une jeunesse marquée par son goût de l’existentialisme, la déferlante de la danse boogie wogie, et les caves de Saint-Germain-des-Près.
-         Bill Rapin : Un surnom bien farfelu pour un personnage empreint de mystère, qui se croit au-dessus de tout soupçon, et pour qui, le mythe Clark Gable est plus que jamais vivant. Les crimes qu’il a avoués n’étant jamais élucidés par une justice qui ne veut pas s’aventurer trop loin, et qui se contente de peu. On parlera plus tard d’un juge peu avide de renseignements.
« Monsieur le juge, vous avez été trop bon avec moi. Je vous offre mes lunettes. » dira t-il à ce dernier, qui venait de requérir la peine de mort contre lui. Ainsi s’achève l’univers d’un individu, en qui la légende Clark Gable fut la plus forte. « Autant en emporte le vent » qui n’aura résisté que très peu venait de s’effondrer.
·         CHARADE
-         Mon premier : Aïe ! Aïe ! j’ai le dos osseux et dégarni, en forme d’une lame de scie
-         Mon second : Je suis l’opposée et la compagne de l’homme.
-         Mon troisième : On m’a accusée de tous les maux et mots cruels.
-          Mon tout : c’est qu’on ne passe pas par ici sans me rendre visite et sans me dire un mot.


13.     PLEURE Ô PAYS BIEN-AIMÉ                                                                         Alan Paton

Photo prise le 03/01/2013


-         Et je me rappelle les jours anciens et je pleure -                   Paul Verlaine
C’est ce chemin où « ma bohême » que les ouvriers de l’ex Usine Blanc empruntaient régulièrement chaque matin pour se rendre à l’usine, et affronter la fournaise du bas-fourneau et le cambouis des vieilles machines. C’est aussi dans la joie, les rires et l’humour qu’ils iront retrouver l’ambiance chaude des cafés maures, et sentir l’odeur du marc d’un café bouillant, un café bouilli dans une grande cafetière, et sur un feu de braise. Un café « goudron » comme ils se plaisent bien à le nommer, et à le siroter autour d’une partie de cartes, de dominos, ou de dames. A midi, ils se hâtent au milieu de grands éclats de rire de rejoindre ces vieilles gargotes de l’Oued-Kniss pour s’attabler et se faire servir un potage bien chaud, une soupe fumante aux poissons, une chorba épicée qui vous pique le nez, un plat de sardines tout frais, un bol de pois-chiches, de lentilles, ou d’haricots légèrement saupoudrés de cumin et assaisonnés de vinaigre et d’harissa forte. A la sortie, et toujours plein d’ardeur et de dynamisme, ils s’organisent et souvent pour profiter de cette demi-heure qui leur reste encore pour disputer un match de foot au J.U.D.B et se voir mouiller le tricot. Un mot qu’ils aiment tant le répéter. Les samedis soir, et toujours dans la bonne humeur, ils s’arrangent de nouveau pour aller voir au cinéma Stella ou au Royal, un film policier*, tiens ! un film du genre « Coplan FX19 casse tout ». Ils adorent « ça ». Tard le soir, ils s’empressent dans la douce clarté ruisséenne de regagner ces vieux dortoirs pour se reposer* et oublier le stress de la journée. La fin du mois, ou les jours de prime, ils se feront une belle toilette et se parfumeront au Caron* ou à l’eau de Cologne, mais cette fois, pour faire une tournée dans les B. de laCasbah et s’attarder longuement en compagnie des filles … de Michèle qui saura céder à tous leurs caprices d’enfants, et se servir de sa patte noire dans les moments intenses de l’instant, de Khadidja et ses belles fesses charnues prête à les faire rebondir au moindre désir et dévoiler la partie immergée de l’iceberg.

-         Je suis venu te dire que je m’en vais -                Serge Gainsbourg

Jean-François Michael
14.     ADIEU JOLIE CANDY
Photo prise le 03/01/2013


A une vingtaine de mètres plus haut, une piste sinueuse, non visible sur la photo, mène après un léger détour au château seigneurial, actuelle propriété des Boukhari. Ce merveilleux paysage forestier sera défiguré par la prolifération massive de taudis érigés sur des terres squattées par des sans-abris. Des carcasses en béton viendront troubler la quiétude de ce monument historique – pur style du XVIIIe siècle – et enlaidir le charme surprenant de la propriété campagnarde des Madani, ex Blanc.
Tout près de cette voiture garée en cet endroit, la maisonnette des Bellouti. A l’intérieur de la cour, une voûte cochère, visible de l’extérieur témoigne des restes d’un vieil édifice religieux. Est-ce les vestiges de l’église SteMonique ? Entre les deux poteaux, tout près de cette bâtisse qui empiète sur les rebords même de la chaussée piétonnière, une large cavité, entrée supérieure, laisse entrevoir la cour de l’ex stade du J.U.D.B. Jadis, un emplacement de 6 gradins long de près de 30 mètres ceinturé à l’extrémité par un bel ensemble sanitaire, composé de 4 cabines de douches et 3 autres de water-closets et peints en une jolie couleur bleue clair. Des couleurs qui appartiennent à l’O.M.R. Au dehors, sur le côté gauche de la photo, on aperçoit un mât publicitaire implanté à l’intérieur d’un petit espace qui regroupait en son temps une belle variété de fleurs aussi belles les unes que les autres et qui n’aura cette fois plus rien à offrir pour sa collection florale.
-         Chez Blanc, les mains noires rapportent le pain blanc –


15.     LA MORT DES BRAVES
Photo prise le 03/01/2013


-         Pour qui sonne le glas ?   -                      Ernest Hemingway
Légèrement en retrait de ce panneau publicitaire, s’élevait jadis, en grand conquérant le mur latéral de l’exMaison Ricard. C’est ici même, que « somnolait » l’image de charme de cette maison de spiritueux. Elle représentait en ce temps là, de belles grappes de raisin lourdement achalandées et tendrement loties, au milieu d’une variété de carafes en osier. Effacée à la chaux, à l’enduit, à la peinture même, elle réapparaîtra de nouveau et mettra longtemps à disparaître. Naguère, ce pan de mur abritait un vaste dépôt de liqueurs et de spiritueux. Aujourd’hui, et pour éviter toute intrusion illégale des lieux, une lignée de cornières métalliques y est hérissée aux alentours. A la droite de la photo, quelque peu au dessus de la première borne, l’entrée inférieure du stade duJ.U.D.B – non visible sur le cliché – qui se « métamorphosera » en une aire de stationnement de voitures. Un peu plus bas, à l’angle de ce pylône, y sera aménagée dans l’enceinte même de l’Usine Blanc, une  vaste étendue qui servira elle aussi de parking. Elle ira avoisiner l’autre grande surface nue et meurtrie du stade qui attend docilement son heure. Cette fois, l’ex Usine Blanc et l’ex stade du J.U.D.B ne forment qu’un et se rejoignent l’un dans les bras de l’autre comme pour mourir d’une belle mort. Une belle relation fusionnelle associée à la fusion d’un haut-fourneau, qui tente de renaître des cendres de sa coulée, et qui privé de son gueulard, cette fois prépuce, donne l’apparence d’une torche à demi consumée. Quelques mètres plus loin, à l’ombre de ce palmier, un chemin distant de près de 50 mètres d’ici, nous mène en amont et tout droit vers l’entrée principale de l’ex Usine Blanc. Face à celle-ci, une vieille maison de notables, érigée sur les hauteurs, domine majestueusement le Ruisseau. De vieux murs ternis par les années et altérés par l’oubli nous rappellent l’image de ce que furent les Laboratoires Delalande* en leur temps et de ce qu’ils sont aujourd’hui.
C’est ici qu’exerçaient « les 3 D ». Fallait-il dire, Dames, Demoiselles ou Delalande ? Ils seront confiés au début de l’année 70 à - l’Institut Pasteur - Algérie -  et porteront désormais l’enseigne suivante :Laboratoire central, Centre de soins et d’Analyses médicales pour Tuberculeux. Sur les rives arrières, un vieil aqueduc* asséché en forme d’une calotte atteste d’une longue présence ottomane en ce lieu, et nous renseigne mieux que quiconque  sur le qualificatif de L’Oued-Kniss. Un oued qui longeait, il y’a près de 3 siècles les cols sinueux ou les « chutes » de la forêt Messousi et qui alimentait les bassins et les fontaines publiques d’Alger. Petit, je m’amusais, en compagnie de Madani Nasreddine, à marcher sur les rebords de cet aqueduc desséché tout en essayant de maintenir l’équilibre.
               -         Mourir d’aimer -                                              André Cayatte
* Mérite le cachet de vieux laboratoire pharmaceutique.
*Mérite le label de vieux vestige Koubéen.
TOUT BAS …
·         Sitôt les « locataires » de la banque de Prêt sur Gages relogés, l’ensemble du site sera entièrement rasé. Une nouvelle ligne de tramway – Ruisseau – Bir-Mourad-Raïs – sera aménagée à l’endroit même où se trouve la banque de Prêt sur Gages et l’ex Maison Ricard. Elle ira rejoindre la ligne Hussein Dey (face à l’église Vauban) et  Dergana (ex Cap Matifou) déjà en semi-service. Quant à l’ex stade du J.U.D.B etLOued-Kniss, on envisage la création d’un grand square.
·         Pour aller à la guillotine aux côtés de Desmoulins et de Danton, Hérault de Séchelles avait tenu à choisir sa cravate et surtout il avait eu l’élégance et le courage de dire à ses compagnons : « Montrons que nous savons mourir ». 


Ou les merveilleux récits de alitoum
16.     LA GRANDE LESSIVE
-         Ou le refuge de la lavandière –
On a vu Annie la fille des Thivolet se rendre au lavoir du petit-bois, situé dans la clairière, en compagnie des femmes du village, et leur fausser ensuite compagnie pour rejoindre Alain qui l’attendait à l’intérieur d’une vieille grange abandonnée, qui servait jadis de refuge aux maquisards. Les gardes-forestiers ont bien vu Annie, qui après s’être assurée que personne ne l’aie vue, entrer la dernière dans la grange et ressortir la première, suivie peu-après par Alain.
Dissimulés dans un buisson, les gardes-forestiers ont tout vu et tout entendu. Ils ont vu un homme et une femme entrer dans la grange. Ils se sont alors hissés derrière la tabatière pour mieux voir ce qui se passe à l’intérieur. Emportés par cet excès de jalousie propre aux gens de la campagne et déçus de n’avoir pas eu autant de chance, ils en ont « fait » une chanson dont ils entonneront le refrain au village. L’écho se répercutera beaucoup plus loin, et même au-delà des faubourgs avoisinants.
Acte I :
·         Merde ! regarde ! le linge est jeté à terre, ils sont nus comme des verres de terre
·         Regarde ! c’est ce crétin d’Alain qui se fait rare et qu’on en voit peu au patelin
·         Il geint et il se plaint. On dirait un chaud lapin
·         Ce n’est pas vrai ! l’autre, c’est Annie la fille du gendarme qui fond en larmes
·         Elle tressaille comme une caille sur son lit de paille
·         Regarde ! regarde ! elle gémit, elle frémit, elle pousse de petits cris
·         On dirait une perdrix qui attend des petits
Acte II :
·         Dans la grange on s’arrange pour se blottir comme de petits anges
·         La chaleur et l’ardeur emplit les cœurs
·         Le refuge est doux, le lit est mou, ils s’amusent comme des petits fous
·         Les assauts et les soubresauts, ce n’est pas fait uniquement pour les lionceaux
·         Dégagez ! ici ce n’est pas la foire, il n’y a rien à voir derrière le petit lavoir
·         D’ailleurs, ce n’est pas fait pour les enfants, c’est une affaire de grands
·         C’est le linge noir qu’on lave entre gens du terroir et qu’on ne laissera pas choir
·         Il faut nous croire, ce n’est pas beau à voir…
Fou de rage, et pour éviter les commérages dans son paisible village, monsieur le maire parle de révoquer ces gardes-forestiers qu’il nommera garde-fous, pour « violation de l’intimité ». Il entend même les « renvoyer » devant monsieur le juge pour avoir fredonné une chanson diffamatoire avec intention de nuire aux femmes du village.

17.      LA CHEVALERIE CHEVÈNEMENT

« C’est un Chevènement »… expression lancée pour la première fois dans un club d’amis, qu’on emploie familièrement pour désigner quelqu'un en qui réside la solution du problème, qui parle fort et bien, qu’on entend certes, mais qu’on n’écoute pas. Quelqu’un qui observe les choses avec une certaine distance, qui voit loin et qui sait placer le présent dans l’histoire. Un homme pour qui, la pertinence de l’analyse politique est aussi grande que l’est son pays. En somme, c’est savoir tirer conseil du passé pour mieux affronter le présent, et mieux explorer l’avenir.
« Brillant énarque, député de Belfort, contestataire distingué … » pour reprendre les propos même du très sérieux « Le Nouvel Economiste » dans son édition de l’année 1975.
Ce grand commis de l’Etat saura forcer l’admiration, auprès des masses arabes, et devenir célèbre par sa fameuse phrase* qui défraya les stratèges de l’O.T.A.N : « Si l’on parle de libérer le Koweït, pourquoi alors s’attaquer à l’Irak ? ».
Une quasi-consécration qui lui vaut l’estime de certains pays arabes dits progressistes et de gagner les marques de sympathie d’un grand nombre de mouvements révolutionnaires. Il détrônera et de loin l’image entretenue durant de longues années par un Michel Jobert, celui qui fut un grand ami des arabes et qui finira par être rejeté en raison de son aversion à l’égard de l’islam. Il est également l’auteur de la fameuse boutade lancée froidement à ses détracteurs « Un ministre ça démissionne, ou ça ferme sa gueule ».
J.P. Chevènement et J.L. Raffarin, deux grands noms* qui reviennent souvent sur le devant de la scène politique française sur lesquels s’appuiera une nouvelle fois Sarkozy
pour tenter de désamorcer le contentieux né entre Paris et Alger, et relancer le processus d’une nouvelle dynamique entre les deux pays. Une tension née des bévues d’un ministre nommé Kouchner dont le comportement est loin de répondre à l’étiquette en usage à l’Elysée. Dans « Médecins sans Frontières » et même ailleurs … il parle des violations des droits de l’homme en Algérie, et se fait même remarquer par une ligne de conduite contraire aux règles protocolaires. Circonspection et réticence, deux vertus qui se marient ensemble et indispensables en de pareils cas.
Cette fois, il revêt* le costume de ministre des Affaires étrangères et s’apprête à se rendre en Algérie pour y serrer la main à ceux qu’il qualifiait hier de « tortionnaires ».
Et pourquoi ne pas y donner une belle leçon de morale ? Une vraie diplomatie à la ......... Alger lui fit savoir qu’il est indésirable et l’invite à rester chez soi.
On gardera en mémoire l’image de Michel Vauzelle, réputé dans l’art de tailler la coupe du costume* de chacun des locataires de l’Elysée et qui demeure maître dans la manière de châtier et avec virtuosité le jargon*diplomatique sous toutes les formes et selon le bon style de la langue de Rabelais.

Le Ruisseau – année 1969
18. LA LEGENDE DE MOH*’PONCHO                                                         Le Sosie d’Adamo

Assis côte à côte sur les bancs du jardin d’essais, la main dans la main, et les yeux dans les yeux, son amie M*… lui avait dit, ce jour-là. « Moh, sais-tu que tu ressembles à Adamo, tout comme ton ami Sadi ressemble à Hugues Aufrey ? ». Moh le savait déjà, car on le lui avait souvent dit, mais cette fois, c’est M. qui parle, et quand c’est M. qui parle, il l’écoute … il sourit même et il y croit tendrement. Et voilà, c’est parti ! Depuis ce jour, Moh a changé de peau, il s’était mis à porter la casquette des sudistes, à endosser le blouson en cuir, à ajuster le pantalon taille-haute et à enfourcher quelquefois la moto de l’un de ses cousins. Doublé d’un côté rieur et légèrement romantique, et fervent apôtre de la chanson d’Adamo, il lui arrivait de fredonner à ses heures perdues les meilleurs tubes de l’époque de cette grande star. « A votre bon cœur monsieur » … »Pour vous madame, que ne ferais-je pas » … « Laisse mes mains sur tes hanches » … « J’ai vu l’Orient dans son écrin … ». Amateur également de films westerns, il lui arrivait souvent de revêtir le poncho (d’où son sobriquet) et de chausser des bottillons comme dans les films de Clint Eastwood.
Moh .. résidait à Belcourt à deux pas du collège Caussemille, et disposait d’un pied-à-terre au Ruisseau, à l’intérieur même de l’immeuble qui abritait la pharmacie SalignyMoh eut le malheur de perdre vers la fin de l’année 1969, une sœur qui, rongée par une déception profonde, causée par la perte d’un être très cher, mettra peu-après fin à ses jours en se jetant du haut du 5ème étage de leur immeuble de Belcourt.

19.    L’EMPIRE INCA
Stella, ou le Hollywood ruisséen –
On y recensait plus de 52 salles de cinéma de luxe, rien que dans le tout-petit Alger des années 60. C’est beaucoup plus important que l’ensemble des salles de cinéma existant dans toute l’Afrique noire. Ceci sans tenir compte des salles – zone II – c’est-à-dire celles implantées dans les quartiers populaires dont le nombre dépasse ou avoisine la cinquantaine. On retiendra en outre le Stella de Ruisseau, le Rex de Kouba, l’Etoileet le Ritz d’Hussein Dey, le Select de la rue de Lyon, le Shéherazade de Laâquiba, le Splendid deBelfortl’Eldorado de Maison-Carrée et tant d’autres … C’est dire qu’on était privilégiés, très privilégiés.

20.     JE VAIS, JE TIRE, ET JE REVIENS….                                        Ce titre est tiré du film

a.     On a tiré sur Jaurès !
scandaient les militants socialistes, à ParisRaoul Villain, un jeune étudiant de
29 ans tire deux coups de feu sur Jean Jaurès qui prenait un diner tard le soir, au café du croissant, à Paris, à quelques pas du siège de son journal l’HUMANITEC’était le 31 juillet 1914. Jaurès, figure emblématique de la Section Française de l’Internationale Socialiste et virtuose de la prose s’effondra, inanimé, sous les yeux de ses compagnons de table. Jaurès, le brillant orateur n’est plus. La presse vient d’être assassinée. Comble de l’histoire et de l’humanité, Villain sera acquitté par une justice impotente, et la veuve de Jaurès condamnée à payer les frais du procès. Un scandale judiciaire sans précédent qui n’ébranla point ou peu la classe politique de l’époque. La France est trop faible pour se lever comme un seul homme.

b.     Ils l’ont tué ! ils l’ont tué !
Le suicide de Roger Salengro fait la une du quotidien L’AURORE un matin du 17 novembre 1936. LaFrance se réveille abasourdie.
Victime d’une abjecte calomnie, Roger Salengro, député-maire de Lille et ministre de l’intérieur, dans le gouvernement de Léon Blum se suicide au gaz, dans son appartement à Lille. Une évidence : la presse tue, les paroles font mal, très mal. Roger Salengro ne tiendra pas le coup face à l’acharnement d’une presse déchaînée, aux ordres d’un nationalisme odieux. Ses nerfs ont fini par lâcher devant l’abominable machine de la calomnie. Lui, le glorieux militaire qui n’a pas hésité un instant, au risque de sa vie, à sauver celle d’un camarade blessé, détenu aux mains des allemands, se voit traîné dans la boue et traité de tous les noms. Lille, sa ville natale lui tourne le dos et feint même de ne pas le voir. Il ne mettra pas longtemps à comprendre qu’elle ne veut pas de lui, et ça, Salengro ne peut pas et ne veut pas l’admettre. Cette fois, c’en est fini ! la calomnie aura triomphé, le regard porté par ses concitoyens aura été le plus fort. Caprice du destin, l’histoire aura finalement raison de ses détracteurs, ceux qui l’ont taxé de « vendu » deviendront eux-mêmes des collaborateurs et connaîtront à leur tour une fin infâme. Roger Salengro est mort dans l’honneur. Son nom est passé dans la postérité.

c.      Ils ont tiré sur le président !
Qui sont-ils ? On ne le saura jamais. Le président Kennedy en visite à Dallas est mortellement atteint par des tirs d’armes à feu projetés lors du passage du convoi présidentiel. C’était le 22 novembre 1963. L’Amériqueest indignée. Le monde est en émoi. Le présumé assassin, un ancien marines, nommé Lee Harvez Oswald est arrêté. Il sera assassiné à son tour par Jack Ruby. La vérité ne sera jamais connue. La commission Warrenparle d’un acte isolé. Cette fois, l’Amérique s’interroge.
Une affaire qui ira rejoindre les grands dossiers noirs du siècle.

d.     Nasser est mort ! ils l’ont tué !
titrait en grosses manchettes la presse cairote du 29 septembre 1970.
« ils l’ont tué ! », pour l’homme de la rue, il n’y a pas de doute. Ce sont les combats fratricides jordano-palestiniens qui sont à l’origine de la mort de Nasser.
Affaibli par la défaite de juin 67, lâché par ses alliés soviétiques, profondément humilié en son for intérieur,Nasser n’est plus ce Nasser invincible, aussi victorieux que son nom, qui redonna la fierté aux masses arabes en nationalisant le canal de Suez, mais un Nasser blessé qui devra rendre compte au monde arabe. Nasser « le bien-aimé » de Dieu, ne souhaitait qu’une chose. Plutôt la mort au déshonneur. Cette fois, la mort était au rendez-vous. Le cœur de Nasser a lâché ce 28 septembre 1970. Le monde arabe est plus que jamais divisé.
« il n’y a de Dieu que Dieu et Nasser est le bien-aimé de Dieu », hurlait la foule en délire, lors de l’imposante marche des funérailles.
Nasser l’immortel s’en va, l’Egypte éternelle retient son souffle.

e.      Ils ont tué Boudiaf ! ils l’ont tué !
Boudiaf, celui que l’on surnomme « l’homme providence » sera abattu de plusieurs balles dans le dos, alors qu’il prononçait un discours aux cadres, à Annaba le 29 juin 1992. Un crime qui n’a rien à envier à celui deJessie James et qui le fera même pâlir d’envie.
Boumaârafi Lembarek, celui que l’on présente comme l’assassin de Boudiaf, un membre d’élite du Groupe d’Intervention Spéciale, est arrêté et accusé de meurtre. Une commission d’enquête dite « Bouchaïb » du nom de son président est nommée. Le 26 juillet 1992, elle publie un rapport préliminaire qui n’apporte rien de nouveau et parle de « dysfonctionnement dans l’appareil sécuritaire ». Elle piétine … la thèse de l’acte isolé est retenue. Elle n’ira pas loin … elle trébuche.
« Mais pourquoi avoir confié une enquête aussi importante à des personnalités civiles, qui ne sont pas habituées à mener des investigations policières» s’insurge-t-on ? 
Ils proposeront même de la confier à la toute puissante ………………. propos qui soulèveront un véritable tollé d’indignation.
L’Algérie se fragilise … l’insécurité s’installe.

f.       Obnubilé par les évènements d’Octobre 88, Chadli n’arrive pas ou n’arrive plus à mener à bon port le processus démocratique* qu’il a initié lui-même ni à assurer la stabilité du pays. Bref, il n’est plus en mesure de diriger le pays. L’armée l’écarte du pouvoir et fait un clin d’œil  à un ex opposant politique refugié au Maroc, qui accepte de se rendre dans une Algérie en pleine tourmente. C’était le 16 janvier 1992.

g.     Mal conseillé par ses proches, abandonné par cela même qui ont brouté à satiété l’herbe du sérail dans le creux de sa main, incapable de juguler l’avancée de cette nébuleuse islamiste qu’il a lui-même doté de ses lettres de noblesse, Chadli, qui laissait apparaître des signes impérieux de santé, aurait mené le pays vers le drame, n’était-ce l’intervention de cette institution militaire. Quoique tardive, elle a été d’un grand salut pour le pays. Certes, c’est illégale, mais c’est légitime.

21.     JAURÈS OU LE « LIVRE DE MON AMI »

Anatole France*, l’auteur du « Crime de Sylvestre Bonnard » lançait un appel aux travailleurs, qui sera peu suivi « Travailleurs, levez-vous ! ».
Deux éléments à retenir dans l’assassinat de Jaurès, et qui auront été d’un grand apport dans l’affaire Villain.
Le spectre de la Première Guerre mondiale qui planait en ce temps là sur la France paralysa tout élan de mobilisation.
L’euphorie de la victoire bloqua toute initiative en faveur d’un nouvel appel, qui ira en profiter une nouvelle fois àVillain.
En d’autres termes, Villain acquitté une première fois par la justice se verra « gracié » une seconde fois par cette même justice et bénéficiera ainsi de la grâce de la victoire. Ici, le terme acquitté ou gracié n’ont guère de sens. On est loin de l’esprit de solidarité qui animait les français si prompts à réagir en de pareils circonstances, comme dans l’affaire Dreyfus, où la communauté israélite saura drainer ou enchaîner les foules, et inquiéter les politiques, quand il s’agit de ses pairs. Ce jour là, le peuple français s’était levé comme un seul homme.


Réhabilité une première fois en 1906, il le sera une seconde fois en 2006 par Chirac et ce, grâce à cette même communauté. Le serait-il une troisième fois ?

CHALETS : N’oublions pas Brahim Gacem, dit « Gacem Banka », Matiben, Bennaceur  et tant d’autres.

B.D.L : L’ex Crédit Municipal ou mont-de-piété dont une annexe est située à l’angle de la rueMogador et qui nous crédite cette fois de ses termes familiers de « ma tante » ou « mettre au clou ».

CONDAMNER : Oui, mais toujours est-il qu’il s’agit d’un bien communal acquis à la faveur d’un viol commis par une institution bancaire.

*ARAGO : C’est ici dans ce bel immeuble au 2, rue Arago que se trouvait le cabinet médical du DocteurRené Beugnot, et c’est ici qu’officiait ce médecin, pédiatre de renom et médecin du travail de l’aéronautique, dont la célébrité dépassait les frontières algériennes et faisait orgueil à la France et àl’Europe. Un monsieur à qui j’ai eu l’honneur non pas de lui serrer la main, mais de lui tendre la main parce qu’il y insistait. C’était en 1961.

HITLER : il sera baptisé « Eclair » en raison de la puissance de feu de l’armée allemande, identique à cette intensité lumineuse. Quant à Daladier, « le Taureau de Vaucluse » il sera doté du qualificatif de la « Vache de Verdun ».

STELLA : Ou l’empire Stella, le cinéma des vieux et beaux jours que l’on n’oubliera pas de sitôt.

VAUBAN : C’est ici, en ce merveilleux coin que M … vit pour la première fois le jour.

* CRAPULEUX : l’année 1959 se souviendra fort bien de ce meurtre effroyable commis par l’ingénieur Bill Rapin sur une prostituée des faubourgs de Paris, nommée Dominique Thirel.

* AVEUGLE : On gardera toujours en mémoire l’Affaire Dreyfus qui divisera la France en deux camps et qui en demeure le triste exemple : « J’accuse » tel est le titre d’un réquisitoire publié par Zola.

* PROTESTA : Une société vite conspuée par ces voix venues d’ailleurs. Mai 68 est aux portes de Paris. La foule débouche place Edmond Rostand, entre le Panthéon et le jardin du Luxembourg, et occupe le Quartier Latin. Dans ce lycée français à Alger, les profs se regroupent et commentent l’évènement, à chaque fois qu’ils se retrouvent dans la cour
 de l’école. La situation est critique, l’émeute gronde à nos portes. Serrons-nous les
coudes et armons-nous de patience. Quant à moi, je cours rejoindre mes cours de philo.
Je vous laisse.


* AMBITION : Les aigrefins recherchent avec avidité la compagnie des comtesses, l’odeur de leur argent et la résonance du titre.

* POLICIER : Selon un sondage effectué en 68/69 par la Radiodiffusion Télévision Algérienne sur une catégorie d’ouvriers de l’ex Blanc qui se trouvaient adossés à l’angle du mur latéral de l’ex Maison Ricard.

REPOSER : Passionnés de romans d’aventures et d’illustrés tels que Akim, Zembla, Blek le Roc, Kiwi, Miki le ranger, Cap’tain Swing, Mandrake le magicien, Rouletabille, Rocambole, etc …

CARON : De Pierre Balmain, si ma mémoire est toujours bonne, et qui fut à son apogée en ces années 68. Rares furent ceux qui arrivaient à dénicher un flacon de Caron.On parlera du vieux M’hamsadji, de Hassan, de Mabrouk, de Allal et de ce vieux gardien de nuit, nommé Saïd originaire deSétif , toujours coiffé d’une calotte rouge, et qui passait son temps à chasser les moineaux à l’aide d’un tire-boulettes.


* PHRASE : Un geste qui rappelle l’esprit digne d’un homme nommé Charles de Gaulle qui a mis fin à l’intégration de la France du commandement unifié de l’O.T.A.N.

NOMS : Ces deux ex commis de l’Etat seront sollicités par Sarkozy pour apaiser la crise entre les deux pays et réparer les dégâts engendrés par celui que l’on surnomme la vis foirée Kouchner.

REVÊT : Pourtant, un Sarkozy au fait de ses frasques bien ayant son avènement au rang de chef d’Etat.

COSTUME : Ou les bonnes règles de la déontologie.

JARGON : Pour ne parler que de « termes fructueux » qui sera disséqué en rondelles et interprété en une dizaine ou plus de définitions. 

MOH : Celui-ci eut pour cousins les Rahab résidant au 58 rue Polignac, voisins des Boukhobza, et dont le domicile fait face au mur de la Maison Ricard. N’oublions pas Djamel, Krimo, Brahim, El Hadiet la belle, très belle cousine F
* M … : Cette jeune fille, aujourd’hui dame et….. issue d’une vieille famille algéroise aux origines turques, habitait en ce temps-là, ce beau, très beau pavillon, lequel fait face à l’entrée supérieure du stade J.U.D.B.

DEMOCRATIQUE : Un tête-à-tête Chadli - Mitterrand suivi d’une longue promenade dans le merveilleux parc floral de Moncada à Ben-Aknoun aboutira peu après sur proposition de ce dernier à l’instauration de la démocratie en Algérie.

ANATOLE FRANCE: Le plus beau cadeau qu’aura dédié l’illustre écrivain à Jaurès.